Pommes de terre Un prototype de matériel pour lutter contre le ruissellement

« Le maintien d’un sol nu en début de culture et la configuration en buttes ou en billons rend les parcelles plantées en pente sensibles aux phénomènes de ruissellement en cas de fortes pluies ou de doses d’irrigation importante » explique Michel Martin d’Arvalis. Le ruissellement expose les parcelles à des écoulements en bas de pente, à la stagnation d’eau en bas fond, à de l’érosion par ravinement ou encore à la destruction des cultures ou au développement des pourritures.

Pour lutter contre le ruissellement, Arvalis et l’Artphn (Association régionale de la pomme de terre de Haute-Normandie) ont testé un prototype conçu par les établissements Dormy pour construire des mini barrages entre les buttes. Lors des tests, le prototype s’est révélé d’une utilisation facile et efficace pour réaliser des mini barrages entre les buttes. Charles Corruble de l’Artphn remarque cependant que l’utilisation derrière la planteuse donne « un peu plus de mal à faire des micro barrages à cause du passage des roues de tracteur ». La géographie des parcelles pose parfois des soucis : « Il reste encore un problème à régler dans les parcelles en pente car le barrage se retrouve en sommet de butte. Il y a encore des modifications en cours » précise le représentant de l’Artphn.

Une technique développable

« Les mini barrages réalisés ont montré une bonne efficacité pour éviter le ruissellement et ont présenté une tenue importante dans le temps » note Michel Martin. Dans la plupart des cas, celle-ci est suffisante pour être performante durant la période de végétation. Le spécialiste d'Arvalis s'interroge sur la tenue dans d'autres types de sol que ceux testés : « Au niveau du type de sol, il s’agit plutôt de limono-argileux. Il faudrait voir la tenue sur des sols très sableux ». L’utilisation du prototype ne semble pas modifier les résultats de la culture : « Les résultats à la récolte ne montrent pas d’effets significatifs en terme de productivité. Il n’y a pas non plus d’effets ni positifs, ni négatifs probants sur la tubérisation et la qualité de récolte » remarque Michel Martin.

« C’est une technique qui semble développable : des outils devraient être mis en marché » conclue Michel Martin. Il reste cependant une question sur la mise en place d’un dispositif simple pour éliminer les mini barrages résiduels avant récolte.